Space Odyssey & Pocket Monsters

« TROIS.
DEUX.
UN.
...
DÉCOLLAGE. »

Quelle étrange sensation... comment de simples mots pouvaient ainsi marquer la fin d’une ère, d’un monde ? D'une planète qui se mourait. Cela pouvait paraître presque irréel et pourtant c’était bien une terre vidée de son énergie, de ses ressources que nous laissions derrière nous. Telle une poubelle volante qui ne se contentait plus que de suivre son orbite sans but. Bientôt la lumière s’éteindra pour toujours dans cette galaxie et nous... nous pourrions survivre, quelqu'en soit notre mérite.

Sulaco, 4552 - Errance

Journal d’un capitaine
Statistiquement, plusieurs centaines de engins spatiaux quittèrent la Terre le 26 décembre 3468 pour l’inconnu de nouvelles galaxies, avec la promesse de toujours rester en contact et de prévenir les autres dès qu’une planète viable serait découverte. Ils avaient été baptisés vaisseaux-mondes et étaient capables de transporter l’équivalent d’une métropole comme Illumis ou Volucité. Hélas, le serment s’envola comme une poussière d’étoiles une trentaine d’années plus tard. Toutes les communications se coupèrent subitement, ne laissant place qu’au silence et à l’impossibilité de savoir ce qu’il avait bien pu advenir des autres navettes.

Aujourd'hui, presque un millénaire plus tard, tout ceci est bien évidemment tombé dans l’oubli. Même le nom de « Terre » n’est plus évoqué nulle part. Même moi je n’en aurais jamais rien su sans le journal détenu dans la mémoire de SHODAN, entretenue par des générations de capitaine. Après tout, qu’importe, selon les données conservées la vie ici parait en tout point similaire à la vie citadine terrienne. Seuls les combats Pokémon sont strictement réglementés afin d’éviter tout accident physiques ou matériels et, bien sûr, la capture n’existe plus. Je me fais d’ailleurs un point d’honneur à conserver le parc Safari exempt de toute présence humaine. Ce que je parviens mieux à faire qu’à réhabiliter les taudis du Secteur 7.

Finalement, vivre dans un cercueil de métal de cette taille ne doit bien changer quand chose à des problématiques vieilles comme le monde. Pour beaucoup le Sulaco est une arche, la seule vie qu’ils ne connaîtront jamais, mais moi je me languis d’avoir une terre à fouiller, un endroit comme celui dont me parlait toujours mon aïeul, afin de connaître enfin les sensations décrites dans ses nombreuses pages numériques.